Bonjour,
Dans un aquarium, les plantes ne peuvent pousser correctement que grâce à quatre éléments vitaux : La lumière, Le gaz carbonique (CO2) , La température et les Substances nutritives.
- Si un seul de ces quatre éléments vitaux est présent en trop faible quantité , l'échec est la seule issue possible.
- Si au pire un ou plusieurs éléments sont absents, cela entraîne alors une carence qui compromet la croissance ou même la vie des plantes.
J'espère que cet exposé vous familiarisera avec ces quatre éléments :
1°) LA LUMIÈRE
S’il y a de la vie sur terre, c’est grâce au soleil, tant pour la luminosité que pour la chaleur qu’il apporte. En effet, sans lui, la synthèse chlorophyllienne ne se ferait pas. Et dans ce cas, on assisterait à un effet domino :
Pas de lumière => Plus de végétaux => Disparition des herbivores => Disparition des prédateurs carnivores.
De plus, sans l’oxygène produite par les végétaux, toute vie sur terre serait impossible.
A contrario, la lumière du soleil baignant un aquarium est à éviter car cela permet le développement d’algues qui nuisent à l’équilibre biologique du bac et si la quantité des ces algues devient trop importante, cela peut provoquer un cas d’eutrophisation qui entraînerait la mort des poissons.
La solution est donc d’utiliser un éclairage artificiel qui reproduit le mieux possible une lumière assimilable par les plantes contenant de la chlorophylle.
L’éclairage d’un aquarium comporte trois éléments importants :
a) Le spectre : Celui-ci se divise en plusieurs zones d’ondes. Chaque zone correspond à une impression de couleur : le violet, le bleu, le vert, le jaune, l’orange et le rouge. Aux limites des zones spectrales visibles, des radiations ultraviolettes (bactéricides) et infrarouges (calorifiques) sont également émises.
Chez les plantes, le spectre d’absorption est quelque peu différent, puisque la chlorophylle utilise en priorité les radiations à prédominances rouges orangées, jaunes et bleues. Les ondes vertes sont les moins utilisées.
b) L’intensité : Les radiations rouges et oranges sont les seules efficaces avec des intensités lumineuses faibles. Avec des intensités plus fortes, d’autres radiations jaunes , violettes et surtout bleues interviennent aussi.
L’intensité de la lumière est différemment propice aux plantes:
- Certaines vivent dans des zones très lumineuses, ce sont les plantes Héliophiles.
- Certaines autres préfèrent les zones ombragées, ce sont les plantes ombrophiles ou sciaphiles
En aquariophilie, on peut admettre les divisions suivantes permettant un classement de l’intensité lumineuse :
- Éclairement faible : en dessous de 5000 lux
- Éclairement normal : de 500 à 1000 lux
- Éclairement intense : au dessus de 1000 lux
Il y a aussi la possibilité de classer la puissance de la lumière en Watt par Litre. Cela se traduit par :
- Eclairage faible : 1W/3L
- Eclairage normal : 1W/2L
- Eclairage intense : 1W/1L
c) La durée : Dans la nature, il faut faire une distinction parmi les différentes plantes en fonction de leurs appartenances géographiques.
- Les plantes originaires des zones tropicales et inter tropicales (pays à jours courts) ont besoin d’un éclairement (photo périodicité) d’environ 12 heures par jour.
- Les plantes issues des zones tempérées, demandent un éclairement d’au moins 13 heures par jour.
Du point de vue physiologique, si la durée d’éclairement dépasse les données ci-dessus, la plante ne peut plus produire de fleurs et ne peut donc plus se reproduire sexuellement mais toutefois, continue à croître .
En aquariophilie, l’essentiel des plantes est issu de serres de cultures et a donc perdu ces différences de durées. On admet que la durée de l’éclairage en aquariophilie doit se situer dans la fourchette de 10 à 12 heures. La luminosité de la pièce pouvant être un des facteurs de variation de la durée d’éclairement.
2°) LE GAZ CARBONIQUE (CO2)
Le gaz carbonique est aussi appelé Acide carbonique .
Il est produit incessamment dans l’aquarium par de nombreuses causes :
- Respiration des plantes la nuit
- Décomposition des matières organiques issues des déchets animaux et végétaux.
- Dissolution des différents carbonates …
Ce gaz serait rapidement en trop grande concentration si la plante n’avait pas la faculté de l’absorber et de le décomposer en présence de la lumière. Durant cette assimilation, la plante retient le carbone pour fabriquer de nombreuses substances et en rejeter l’oxygène.
La photosynthèse fait que le carbone, une fois fixé, permet de réaliser la synthèse de l’amidon au niveau des chloroplastes présents dans les tissus végétaux composant les feuilles et toutes les autres parties vertes deb la plante.
Dans le milieu naturel, le gaz carbonique se combine avec les multiples sels et autres métaux alcalins (Calcium, Potassium, Césium …) pour fabriquer les carbonates et les bicarbonates.
La température de l’eau a aussi une incidence sur la production du CO2
Pour information:
- La quantité optimale de CO2 libre dissout dans l’eau se situe entre 30 et 40 mg/L.
- A la dose optimale, il n’y a aucun risque d’asphyxie des poissons. Un Characidé peut par exemple supporter sans risque jusqu’à 100 mg / L et un Guppy est encore à l’aise à 800 mg / L à la condition que l’eau soit brassée énergiquement
- La consommation journalière moyenne des plantes est de l’ordre de 1,5 g pour 100 litres d’eau.
- Un surdosage fait baisser le pH.
3°) LA TEMPÉRATURE
L’assimilation chlorophyllienne et la respiration nocturne des plantes sont intimement liés aux variation thermiques de l’eau dans la mesure ou celles-ci règlent la vitesse à laquelle les végétaux peuvent exploiter les substances nutritives qui y sont présentes ainsi que dans le sol.
La température sert aussi à la capacité qu’ont les végétaux à catalyser les protéines solubles.
Pour une meilleure homogénéité et un meilleur contrôle de la température globale de l’aquarium, il est important que l’amplitude thermique entre le sol et l’eau n’excède pas 2°C au désavantage du substrat.
a) Le froid : L’intervention du froid dans un aquarium n’a en général que des effets négatifs. Il inhibe le métabolisme des plantes.
Mais le terme d’eau froide indique une eau qui oscille entre 5 et 15°C. Donc un changement partiel inférieur à 20% du volume total avec une eau plus fraîche de 3 ou 4°C que celle de l’aquarium ne représente pas un danger pour les plantes.
Par contre, dans un aquarium froid extérieur pour Carassins (par exemple) uniquement quelques plantes caduques pourront supporter ces conditions extrêmes l’hiver.
b) L’aquarium tempéré : Il intéresse les plantes aquatiques qui se développent dans une eau dont la température varie entre 15 et 20°C. Dans cette fourchette de températures, ce sont les plantes des régions tempérées et subtropicales qui peuvent y prendre place.
c) Le chaud : Il a une influence capitale puisque la grande majorité des plantes utilisées en aquariophilie sont d’origines tropicales.
Ces plantes demandent des températures comprises entre 20 et 25°C, bien que certaines d’entre elles vivent jusqu’à 30°C, limite supportable même si l’eau est brassée. A cette température extrême, il est souvent constaté que certaines plantes subissent un changement dans le développement général (taille , feuillage …)
Au-delà de 30°C, on constate l’inhibition du processus physiologique et ensuite la mort.
4°) LES SUBSTANCES NUTRITIVES
Celles-ci sont présentes dans le sol mais aussi dans l’eau.
Les substances nutritives que la plante puise dans le sol ne peuvent être que des liquides ou des gaz pour les faire passer dans son organisme. Les corps solides ne sauraient pénétrer dans les canaux infiniment étroits qui s’ouvrent à l’extrémité des racines via les poils absorbants.
C’est donc sous forme de dissolutions ou de gaz de fermentations que la plante peut puiser sa nourriture dans le sol.
Ces substances existent sous trois formes :
a) Les oligo-éléments : Ils sont les seuls à agir sur la luxuriance des plantes.
Ils comportent le Fer chélaté ou Fer bivalent, qui se trouve en dissolution dans l’eau.
Il est indispensable aux plantes car il est le principal constituant de la chlorophylle. On trouve aussi le Cuivre (Cu) , le Molybdène (Mo), le Manganèse (Mn) ainsi que le Zinc, Brome, Chlore, Bore, Iode …
L’utilisation des oligo-éléments est délicate car un surdosage est toxique.
b) Les sels minéraux : Ils apportent aux plantes le Calcium (Ca), le Magnésium (Mg), le Sodium (Na), le Potassium (K) … Ces sels minéraux sont utiles pour produire la matière organique.
Si l’action des sels est intéressante pour la croissance et la composition minérale des plantes, il se trouve un niveau critique au-delà duquel tout apport supplémentaire serait inutile, un gaspillage qui en plus, pourrait provoquer une forme de toxicité.
c) Les métabolites : Ces substances issues des excrétas (Urine, mucus, excréments …) sont assimilables par les plantes après leur réduction en fin de cycle de l’azote.
Les Métabolites externes que sont les vitamines, les hormones, les acides aminées et autres substances exocrines qui servent à réguler le métabolisme des plantes sont aussi présents.
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